CONTEXTE
L'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a mené une large campagne de 2020 à 2022 sur 157 molécules de pesticides et métabolites dont le chlorothalonil R471811 à l’échelle nationale. La campagne a démontré que plus de 50 % des échantillons d'eaux traitées contient ce métabolite.
En août 2023, des analyses ont révélé la présence de chlorothalonil R471811 dans les eaux de notre territoire. La concentration détectée a engendré la mise en place d’un plan de surveillance renforcé pour suivre son évolution. Le chlorothalonil est une substance active (SA), de la famille des fongicides, utilisé pour détruire les champignons parasites. Il a été utilisé notamment en agriculture sur le territoire français. Ce produit phytosanitaire n'est plus autorisé d’utilisation depuis 2020.
Pour mieux comprendre la qualité de l'eau et ses enjeux, rendez-vous sur notre page "Comprendre la qualité de l'eau".
Le chlorothalonil est une molécule au pouvoir fongicide, cela signifie qu'elle est capable de détruire les champignons parasites.
Ce produit phytosanitaire a été utilisé dans l'agriculture française des années 1970 jusqu'en 2020 notamment pour la culture de céréales, de protéagineux (pois) ou encore de pommes de terre (source : ARS Hauts de France).
Il était contenu dans plus de 140 produits phytosanitaires. Il est, depuis 2020, interdit d'usage.
Le chlorothalonil est la molécule mère, celle qui a été utilisée pour traiter les champignons parasites. Lorsque le produit phytosanitaire contenant le chlorothalonil est épandu, il va entrer dans le sol et la molécule va se dégrader par le biais de plusieurs paramètres : on obtient alors le métabolite (ou la molécule fille) : le chlorothalonil R471811.
C'est bien le chlorothalonil R471811 (la molécule fille) qui est retrouvé dans l'eau aujourd'hui. En effet le chlorothalonil, la molécule-mère, est peu soluble dans l'eau et n'est pas retrouvée dans les eaux de notre territoire (recherchée depuis 2021).
Le chlorothalonil était essentiellement utilisé sur la culture de céréales (blé, orge, etc.), les protéagineux (pois) mais aussi sur les légumes comme les choux ou les carottes par exemple.
Limite qualité : C’est une limite réglementaire qui est un indicateur qualité. Lorsque le seuil est dépassé, la qualité de l’eau distribuée se dégrade mais ne présente pas de risques pour la santé des consommateurs.
Valeur indicative : Pour les métabolites non pertinents, la limite réglementaire de qualité de 0,1 µg/L ne s’applique pas. Elle est remplacée par une valeur indicative de 0,9 µg/L. En cas de dépassement, le producteur et distributeur d’eau potable est invité à mettre en œuvre des actions correctives, proportionnées aux enjeux sanitaires, mais l’eau reste conforme et consommable sans restriction d’usage.[1]
Valeur sanitaire maximale (ou Vmax) : Elle est utilisée par les autorités sanitaires lorsque la limite de qualité de l’eau est dépassée. La Vmax est construite pour protéger les consommateurs d’eau du robinet en tenant compte de la consommation d’eau tout au long de la vie. Sa valeur diffère en fonction de chaque produit phytosanitaire.
[1] Source : ARS Grand Est.Eaux Potables & Pesticides – Eléments d’information complémentaires pour aller plus loin.17 pages. Page 7. https://www.grand-est.ars.sante.fr/media/97664/download?inline
Métabolite pertinent : Un métabolite est dit pertinent pour l’eau potable dès lors qu’il y a eu lieu de considérer qu’il pourrait engendrer (lui-même ou ses produits de transformation) un risque sanitaire pour le consommateur après évaluation par l’ANSES.
Métabolite non pertinent : Un métabolite est non pertinent lorsqu’il a fait l’objet d’une évaluation de sa pertinence par l’ANSES n’ayant pas conduit à le classer comme pertinent avec les données récoltées au moment des recherches.
Jusqu’au 29 avril 2024, le chlorothalonil R471811 était un métabolite dit pertinent, sa teneur maximale autorisée était alors de 0,1 µg/L. Cette valeur était la valeur la plus restrictive puisque le principe de précaution était appliqué. Le 29 avril 2024, l’ANSES a publié un rapport scientifique avec une étude complémentaire enrichissant la première effectuée entre 2020 et 2022. Le rapport classe le métabolite comme non-pertinent.
Comme le chlorothalonil R471811 est un métabolite non pertinent, sa valeur indicative est de 0,9 µg/L.
Au-delà, il est considéré que la qualité de l'eau est dégradée. Elle reste néanmoins toujours potable.
La Vmax pour le chlorothalonil R471811 est de 3 µg/L. Au-delà de cette valeur, il est considéré que l'eau n'est plus potable. Les usagers en sont informés par radio, journaux, internet, télévision, etc.
Aujourd'hui, le territoire du SMAEP 4B n'est concerné ni par le dépassement de la valeur indicative, ni de la Vmax.
Malgré la présence de traces de ce résidu de pesticide dans l’eau du robinet, les teneurs mesurées ne dépassent pas le seuil autorisé pour la consommation défini par la réglementation. Il n'y a donc aucun danger à consommer l'eau fournie par nos services.
La valeur indicative est de 0,9 et la Vmax de 3 µg/L. L'eau distribuée est en-deçà de ces valeurs, il n'y a aucun impact sur votre santé.